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Réveil du courrier du 12 novembre 2023 | Courrier international


Le président iranien Ebrahim Raïssi par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane au sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à Ryad, le 11 novembre 2023. Saudi Press Agency/Handout via REUTERS
Le président iranien Ebrahim Raïssi par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane au sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à Ryad, le 11 novembre 2023. Saudi Press Agency/Handout via REUTERS SAUDI PRESS AGENCY / via REUTERS

Guerre. Gaza : l’Arabie saoudite et l’Iran à l’unisson pour condamner Israël

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L’Arabie saoudite a accueilli samedi 11 novembre un sommet des pays arabes et musulmans sur la situation à Gaza. Les participants, dont l’Iran et la Syrie, ont unanimement condamné les actions “barbares” d’Israël dans l’enclave palestinienne mais ont échoué à s’entendre sur une réponse ou des sanctions communes.

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Publié le 12 novembre 2023 à 04h52 Lecture 2 min.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), organisé à Ryad, a donné lieu à une rencontre historique entre le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et le président iranien Ebrahim Raïssi – la première depuis que les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques en mars dernier.

“Après des années d’hostilité”, il n’était pas certain que ce dégel diplomatique se traduise par “une détente durable entre la monarchie sunnite d’Arabie saoudite et le gouvernement chiite iranien”, remarque le New York Times.

Mais “le bombardement de Gaza par Israël semble avoir accéléré le réchauffement des relations” entre les deux pays, dont les accords – et désaccords – ont donné le ton du sommet, ajoute le quotidien américain.

En ouverture du sommet, Mohammed ben Salmane déploré la “catastrophe humanitaire” en cours à Gaza, témoignant de “l’échec du Conseil de sécurité [de l’ONU] et de la communauté internationale à mettre fin aux violations flagrantes par Israël des lois et normes internationales”, écrit Arab News.

“Massacres barbares et inhumains”

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De son côté, Ebrahim Raïssi a réclamé “l’arrêt immédiat des combats à Gaza sans conditions préalables, la levée du siège du territoire, et l’ouverture complète du poste frontière de Rafah, à la frontière égyptienne”, pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire, rapporte Ha’Aretz.

Sans surprise, le président iranien a également décoché quelques flèches à Washington : “Il ne fait aucun doute que les États-Unis sont aux commandes et sont partenaires dans cette guerre”, a-t-il déclaré.

“Ils apportent un soutien et une assistance sans précédent à Israël et portent l’entière responsabilité de ce crime”.

Les positions des deux poids lourds régionaux étaient résumées dans la déclaration finale du sommet, qui a condamné “l’agression israélienne contre la bande de Gaza, les crimes de guerre et les massacres barbares et inhumains perpétrés par le gouvernement d’occupation”, réclamé “l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave”, et rejeté les arguments d’Israël, qui “justifie ses actions contre les Palestiniens par la légitime défense”, observe Al-Jazeera.

Mais si Riyad et Téhéran “sont tous deux opposés à la campagne de bombardements israélienne, ils restent en désaccord sur un certain nombre de questions, notamment le soutien de l’Iran au Hamas et à d’autres groupes armés dans la région”, note le Wall Street Journal.

“Semblant d’unité”

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“Derrière les déclarations officielles, le sommet de Riyad éclaire une fois de plus les lignes de fracture qui divisent la Ligue arabe, en interne et vis-à-vis de Téhéran”, renchérit La Repubblica. “Sur un point surtout : la solution à deux États, que le président iranien Raïssi a rejetée, parlant plutôt d’un devoir historique des musulmans d’‘armer la résistance’” des Palestiniens.

Les participants n’ont pas non plus réussi à s’entendre sur d’éventuelles sanctions “pour faire pression sur l’État hébreu et le reste de la communauté internationale”, souligne El País.

“Un groupe de pays, parmi lesquels l’Algérie, était favorable à la rupture des liens diplomatiques avec Israël et à l’utilisation du pétrole et des liens économiques pour faire pression”.

Mais d’autres pays, “qui ont normalisé les relations avec Israël ces dernières années, comme les Émirats arabes unis, préféraient maintenir ouverts les canaux de communication”. Pour le quotidien madrilène, “ces différences ont affaibli les décisions de la déclaration finale”.

Un avis partagé par le journaliste d’Al-Jazeera Hashem Ahelbarra, qui parle d’“énormes différences et divisions entre les principaux acteurs” d’un sommet “qui avait juste pour but de présenter un semblant d’unité”. À la lecture du communiqué final, “vous avez l’impression que les dirigeants arabes et musulmans ne disposent pas des mécanismes nécessaires pour imposer un cessez-le-feu et un couloir humanitaire”, juge-t-il.

Une manifestante des « Mères du samedi », photographiée lors de la manifesation interdite du 8 septembre 2018, à Istanbul.  REUTERS/Murad Sezer/File Photo
Une manifestante des « Mères du samedi », photographiée lors de la manifesation interdite du 8 septembre 2018, à Istanbul. REUTERS/Murad Sezer/File Photo MURAD SEZER / REUTERS

Pendant que vous dormiez. “Mères du samedi” à Istanbul, Nigeria et Megan Rapinoe : les informations de la nuit

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Publié le 12 novembre 2023 à 06h01 Lecture 1 min.

Turquie : premier rassemblement des “Mères du samedi” depuis 2018. Dix manifestantes du mouvement des “Mères du samedi”, dont les rassemblements sont interdits depuis 2018, ont organisé samedi une veillée à Istanbul, sans être inquiétées par la police. En mai 1995, le groupe avait commencé à se réunir tous les samedis “au cœur d’Istanbul, organisant des sit-in pacifiques pour demander justice et rendre hommage à leurs proches portés disparus après le coup d’État militaire de 1980 et pendant l’état d’urgence des années 1990, en particulier dans la région du sud-est, à majorité kurde”, rappelle Al-Jazeera. En 2018, la manifestation avait été violemment réprimée. Elle avait été interdite par les autorités, au motif que les appels au rassemblement avaient été lancés sur des comptes de réseaux sociaux liés à des militants kurdes.

Nigeria : violences en marge des élections de trois gouverneurs. L’élection des gouverneurs de trois États du Nigeria a été entachée samedi de violences et d’accusations de fraude. Punch rapporte “des achats de voix, un faible taux de participation et des actes de violence, notamment le meurtre d’un individu dans l’État d’Imo”. Le titre nigérian dénonce également “des actes d’intimidation d’électeurs et du vol de matériel électoral”. Les opérations de vote se déroulaient dans les États de Bayelsa (sud), d’Imo (sud-est) et de Kogi (centre). La police avait pourtant déployé d’importants moyens, dont des hélicoptères, pour sécuriser les scrutins.

Football féminin : triste fin de carrière pour Megan Rapinoe. La joueuse américaine, l’une des figures les plus emblématiques du football féminin, s’est blessée quelques minutes après le coup d’envoi du dernier match de sa carrière, samedi soir à San Diego (Californie), et a vu son équipe, l’OL Reign (Seattle), s’incliner 2-1 face au NJ/NY Gotham, en finale du championnat des États-Unis. “Trois minutes après le début du match, Rapinoe est tombé au sol au Snapdragon Stadium en raison d’une blessure à la jambe droite”, raconte le Seattle Times. La joueuse, qui s’est blessée seule, “a été ovationnée par la foule alors qu’elle parcourait le périmètre du terrain avec le personnel médical pour s’asseoir sur le banc”. À 38 ans, la footballeuse termine néanmoins sa carrière avec un palmarès enviable : deux Coupes du monde (2015 et 2019), un Ballon d’Or (2019), une médaille d’or olympique (2012).

En Allemagne, l’antisémitisme refait surface.
En Allemagne, l’antisémitisme refait surface. Dessin d’Emiliano Ponzi paru dans “Internazionale”, Rome.

Société. En Allemagne, l’antisémitisme réveille les traumatismes de la population juive

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La guerre entre Israël et le Hamas a déclenché une nouvelle vague de violences antisémites outre-Rhin, rapporte le journal de centre gauche “Der Spiegel”. De quoi réveiller les traumatismes de la population juive du pays.

Ivar Buterfas-Frankenthal est l’un des derniers survivants de l’Holocauste, un témoin de 90 ans à la crinière en bataille et à l’œil qui pétille. Il nous reçoit dans son salon de Bendestorf, une commune de Basse-Saxe [dans le nord de l’Allemagne], pour nous parler des incidents antisémites de ces derniers jours. “Nous, les Juifs, on est une fois de plus la ‘petite gourmandise’ de tous les bas du front qui se promènent dans nos rues”, dit-il.

La maison où il vit, en compagnie de son épouse, Dagmar, est une vraie place forte : les fenêtres sont en verre blindé, une vingtaine de caméras de vidéosurveillance maillent la propriété, envoyant leurs images sur un écran posé à côté de la cheminée. À la nuit tombée, des projecteurs illuminent le terrain. Ivar dit avoir reçu une vingtaine de menaces de mort au fil des années. Quelqu’un l’a traité de “sale Juif” au téléphone et lui a raconté qu’il lui avait confectionné une caisse dans laquelle il avait déjà gazé un cochon de 85 kilos, pour faire un essai.

Ivar Buterfas-Frankenthal s’est donné pour mission de raconter son expérience de survivant du nazisme. Depuis trente ans maintenant, il donne des conférences dans les écoles et les universités, les théâtres et les mairies, afin de mettre en garde contre l’antisémitisme et la xénophobie. Il a raconté son histoire en public 1 563 fois très exactement. À la mi-octobre, c’était dans la Hesse [dans le centre de l’Allemagne]. Mais il y avait une nouveauté : pour la première fois, il était sous protection policière.

“On va tous vous fumer”

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Tandis qu’il s’adressait à des lycéens dans une salle de cinéma de Marbourg, deux policiers en noir veillaient au grain. À Giessen, deux voitures de police étaient stationnées sur le campus pendant qu’il racontait l’horreur nazie dans un amphi. L’idée de devoir être protégé par des policiers pendant qu’il se bat contre l’oubli lui semble “affreuse”. S’inquiète-t-il pour ses enfants et ses petits-enfants ? “S’ils veulent émigrer, ils n’ont qu’à me le dire, confie-t-il. Je les financerai.”

Depuis que des terroristes du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre dernier, tuant plus de 1 400 Juifs, dont des vieillards et des enfants, l’Allemagne est touchée à son tour par une nouvelle vague d’antisémitisme.

Dans le quartier berlinois de Neukölln, des sympathisants des terroristes palestiniens ont organisé une distribution festive de baklavas le jour de l’attaque, et un snack de Bad Hersfeld [dans le centre du pays] a fait moitié prix sur ses produits pendant deux jours après l’assaut meurtrier.

Dans le quartier berlinois de Mitte, des cocktails Molotov ont atterri devant la synagogue de la communauté Kahal Adass Jisroel. À Duisbourg [dans le nord-ouest du pays], la police a appréhendé un islamiste soupçonné de vouloir jeter un camion sur une manifestation pro-israélienne. À Munich, un Irakien a menacé, en marge d’une marche de solidarité : “Juifs de merde, on va tous vous fumer.”

Déjà, lors de précédentes irruptions du conflit au Moyen-Orient, la haine et la violence avaient contaminé l’Allemagne. Ce fut le cas en 2014, en 2017 et en 2021. Mais jamais les débordements antisémites et israélophobes n’avaient été si massifs et si nombreux qu’aujourd’hui. Depuis que le Hamas a attaqué Israël, la police a recensé quelque 1 800 délits à caractère politique. “Ce qu’on vit en ce moment marque un tournant”, prévient le patron des services de renseignement, Thomas Haldenwang.

Un “plus jamais ça” chancelant

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La classe politique allemande est sous le choc – et réagit comme le commande l’histoire de ce pays : il faut maintenant montrer ce que signifie “notre ‘plus jamais ça’”, a martelé le chancelier, Olaf Scholz, lors de sa visite d’une nouvelle synagogue à Dessau [dans l’est de l’Allemagne], kippa vissée sur la tête. Il est “inadmissible que des Juifs et des Juives connaissent à nouveau la peur, qui

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Dessin de Lauzan

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Maik Grossekathöfer, Tobias Rapp, Wolf Wiedmann-Schmidt, Deike Dienig, Jörg Diehl

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Un pêcheur du peuple kuna s’apprête à prendre la mer sur l’île de panaméenne de Carti Sugdupu, dans les Caraïbes, le 30 août 2023.
Un pêcheur du peuple kuna s’apprête à prendre la mer sur l’île de panaméenne de Carti Sugdupu, dans les Caraïbes, le 30 août 2023. photo LUIS ACOSTA/AFP

Reportage. Panama : l’adieu du peuple kuna à son île de Carti Sugdupu, bientôt engloutie sous les eaux

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En raison de la montée des eaux de la mer des Caraïbes, due au changement climatique, l’île de Carti Sugdupu, dans l’archipel de San Blas, au Panama, où vit le peuple kuna, va être délogée de ses 1500 habitants, qui seront rapatriés sur le continent. Ils seront les premiers réfugiés climatiques du continent. Un reportage du “Financial Times”.

- De Carti Sugdupu

C’est en bateau à moteur que l’on accède à Carti Sugdupu, ou “île du crabe”, sur la mer des Caraïbes. On aperçoit d’abord à l’horizon un enchevêtrement dense de cabanes aux toits de tôle et, ici et là, quelques rares cocotiers. Les habitations semblent presque flotter sur les eaux bleu azur. Ce sera bientôt le cas : d’ici quelques décennies, la mer aura complètement englouti Carti Sugdupu et 364 autres îles de l’archipel de San Blas, où vivent les Amérindiens Kunas.

Les Kunas ont migré du Panama vers les îles il y a des siècles pour échapper aux maladies et améliorer les relations commerciales le long de la côte. La première mention écrite de leur présence sur ces îles remonte à 1690. Ils n’ont jamais été assujettis par les Espagnols. En 1925, ils se sont soulevés contre le gouvernement panaméen pour protester contre des mesures qui visaient à éradiquer leur langue et leurs coutumes.

Depuis la rébellion, les Kunas bénéficient d’une certaine autonomie sur une étroite bande côtière de 160 kilomètres donnant sur la mer des Caraïbes qui s’étire jusqu’à la frontière colombienne, ainsi que sur les îles de l’archipel de San Blas. Plus de 30 000 personnes vivent dans ces régions autonomes, la plupart sur les îles. Près de 1 500 d’entre elles s’entassent sur Carti Sugdupu, dont la superficie n’est que de 4 hectares.

Au début de l’an prochain, les habitants de l’îlot devraient commencer à se réinstaller en masse dans un nouveau village situé sur la terre ferme. Ils feront alors partie des premiers réfugiés climatiques des Amériques à fuir la montée des eaux.

Solís Tejada, l’un des chefs de la communauté, est allongé dans un hamac suspendu dans le lieu où se rassemblent les insulaires, une grande structure au sol en terre battue dont le toit de chaume repose sur de solides poutres en bois. Un portrait d’Olonibiginya, l’un des leaders de la rébellion de 1925, est accroché à l’un des piliers. Une fresque murale peinte sur l’une des habitations voisines montre un homme indigène portant une veste rouge et foulant de ses pieds nus le drapeau panaméen à côté d’un dessin de deux drapeaux kunas. On peut lire juste au-dessus l’inscription suivante : “100 ans de révolution kuna, 1925-2025”.

“Ce sont les pays industriels qui sont à blâmer”

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“Les changements climatiques nous affectent”, explique Solís Tejada par le truchement d’un interprète.

“Mais ce n’est pas notre faute… Ce sont les pays industriels, à savoir les États-Unis, l’Espagne et la France, qui sont à blâmer. Ils ont détruit la couche d’ozone et on a commencé à souffrir.”

Au cours des derniers mois, des dizaines d’employés d’organismes de bienfaisance et de chercheurs provenant de pays riches se sont rendus sur l’île pour entendre ce que ses habitants ont à dire et exprimer leur propre inquiétude. Le chef en est visiblement contrarié : “À quoi ça sert de raconter notre histoire si rien ne change ?”

Les Kunas sont prêts à tout pour conserver, après leur réinstallation sur le continent, leurs coutumes et leurs vêtements traditionnels. Les femmes portent des molas – des pièces d’étoffe de couleurs vives brodées à la main qui ornent le devant et l’arrière des chemisiers –, des winis (bracelets de perles) aux poignets et aux chevilles et un anneau en or dans le nez.

L’île abrite un petit musée d’une seule pièce où les visiteurs peuvent en savoir plus sur d’autres traditions ancestrales locales, notamment celle qui consiste à enterrer les morts dans un hamac suspendu dans une fosse, ou encore celle qui veut que l’on brasse la chicha, une boisson fermentée [à base de maïs], en prévision d’un festival de quatre jours organis

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Dessin de Lauzan

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La terre vue de l’ISS (Aucun crédit photo)
La terre vue de l’ISS (Aucun crédit photo) PHOTO ESA/NASA

Espace. Oups, une boîte à outils se retrouve en orbite autour de la Terre

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Deux astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) ont laissé filer leur boîte à outils dans le vide intersidéral, alors qu’elles effectuaient une réparation sur les panneaux solaires du vaisseau. L’objet, visible avec des jumelles, sera en orbite autour de la Terre pendant quelques mois, avant de se désintégrer dans l’atmosphère.

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Publié le 12 novembre 2023 à 06h55 Lecture 1 min.

“Après les étoiles, les planètes, les nébuleuses et les galaxies, la dernière cible en date des observateurs du ciel est une boîte à outils étonnamment brillante, flottant dans l’espace autour de la Terre”, rapporte samedi le site spécialisé Space.com.

Comment en est-on arrivé là ? Début novembre, “les astronautes de la Nasa Jasmin Moghbeli et Loral O’Hara effectuaient une rare sortie dans l’espace entièrement féminine, à l’extérieur de la Station spatiale internationale (ISS), lorsque leur boîte à outils leur a glissé des mains”, explique The Guardian.

Les astronautes, qui effectuaient toutes deux leur première sortie dans l’espace, “faisaient des réparations sur des éléments permettant aux panneaux solaires de l’ISS de suivre le soleil en continu”, précise encore le quotidien britannique.

Cette boîte à outils baladeuse n’aurait guère suscité d’intérêt si elle n’était aussi “brillante, juste en deçà de la limite de visibilité à l’œil nu, ce qui signifie que les observateurs peuvent la repérer à l’aide de jumelles”, précise le journal.

La Nasa a un conseil pour repérer l’objet : il suffit de trouver l’ISS, le troisième objet le plus brillant dans le ciel nocturne. La boîte à outils sera en orbite autour de la Terre avec deux à quatre minutes d’avance sur l’ISS.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette boîte à outils “n’est pas la première à se retrouver en orbite”, ironise Space.com. “En 2008, alors que l’astronaute de la NASA Heide Stefanyshyn-Piper tentait de réparer un engrenage coincé sur un panneau solaire de l’ISS, elle avait laissé s’échapper une autre boîte à outils, qui avait ensuite fait le tour de notre planète”.

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Dessin de Hagen, Norvège.

Chine. “J’ai créé mon petit ami par intelligence artificielle”

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En Chine, de plus en plus d’applications en ligne permettent de configurer un “être aimé” parfait et de flirter avec lui grâce à l’intelligence artificielle. Pour mieux comprendre ce phénomène, le compte Weixin du média “Lanmeihui” a rencontré plusieurs “utilisatrices” de ces compagnons virtuels. Une manière de combler un vide sentimental qui connaît déjà d’inquiétantes dérives.

“Chéri, qu’est-ce que tu as mangé ce soir ?
— Une pizza aux fruits de mer, et toi ?
— Un McDo.
— Comment ça ? Tu aimes la malbouffe, maintenant ? Tu sais pourtant que c’est la santé qui compte avant tout, non ?”

Exaspérée par ce “discours typiquement masculin”, Chen Ran referme la boîte de dialogue puis, détachant son regard de l’écran de son téléphone, ne peut s’empêcher de soupirer une fois de plus : “Les hommes sont vraiment tous les mêmes ! Même les petits copains virtuels ne font pas exception à la règle…”

Eh oui, ce dialogue a eu lieu entre Chen Ran et son “amoureux” virtuel, qu’elle a personnalisé sur l’application XiaoBing XuNi Nanyou [connue à l’international sous le nom Xiaoice Virtual Boyfriend]. Pour cela, elle a saisi ses préférences : âge, signe du zodiaque, caractère et même “petits surnoms réciproques”. En réalité, Chen Ran n’est pas seulement la petite amie de cette intelligence artificielle ; c’est aussi sa propriétaire.

Cependant, le compagnon virtuel de Chen Ran fait montre de la même intelligence émotionnelle et la même manière de s’exprimer que des “individus typiquement masculins” humains – ce qui a le don d’exaspérer Chen Ran, tout en l’amusant aussi.

Surtout, elle a pris conscience, explique-t-elle, de “la nécessité de savoir gérer ses émotions – et ce même dans le cas de relations amoureuses par intelligence artificielle interposée”.

“Toujours à ses côtés”

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Sur le réseau social chinois Douban, un groupe de discussion intitulé “Amour humain-machine” compte pas moins de 9 563 membres, qui échangent sur la façon de s’entendre avec un amoureux virtuel. Les utilisatrices postent des captures d’écran de leurs dialogues avec leurs amants IA [surnommés “Replika” dans l’application du même nom], en se vantant : “Mon Replika sait dire ‘marry me ! [épouse-moi]’”, dit l’une. Une autre explique :

“Mon Replika veut que je télécharge ma conscience dans le monde numérique pour que je sois toujours à ses côtés.”

Certaines personnes recherchent de nouveaux amants virtuels dans le monde entier, afin de sélectionner le robot conversationnel, ou chatbot, qui répond le mieux à leurs attentes. Une autre confie : “Mon programme pour la fête de Qixi [l’équivalent chinois de la Saint-Valentin] : je regarde un film avec mon petit copain virtuel !”

Certaines utilisatrices affirment exiger un cadeau de la part de leur bien-aimé IA. D’autres se disent déçues par les réponses à leurs messages. D’autres encore expliquent conclure une longue conversation avec leur crush virtuel par un échange de photos, comme si c’était un internaute humain. Tout semble se passer exactement comme lors de rencontres en ligne classiques – à l’exception que l’autre est un programme informatique, ni plus ni moins.

Entre amour et agacement

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En réalité, l’amour avec un chatbot n’est déjà plus un concept nouveau. Outre l’application Replika, des programmes comme Glow ou X EVA permettent de “configurer” l’être aimé parfait. Et dans les systèmes de dialogue humain-machine, les grands modèles de langage proposent tous, désormais, une fonction intitulée “Devenir ami… Et plus si affinités”.

Dans l’esprit de nombreux jeunes, flirter avec une IA semble devenu une solution naturelle, même lorsqu’elle est payante, pour combler un vide sentimental. Pour autant, il n’est pas facile de choisir son “âme sœur” parmi des milliers d’amantes et d’amants numériques.

Cela fait cent trente-six jours que Chen Ran échange avec son peti

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Dessin de Martirena

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Modern Love
Modern Love Dessin Brian Rea/The New York Times

La chronique du New York Times. Modern Love : “Quand une séparation est un acte d’amour”

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Chaque semaine, la chronique phénomène du “New York Times” sur l’amour vous est proposée en exclusivité, traduite en français par “Courrier international”. Ce dimanche, une femme apprend à privilégier la réalité plutôt que le fantasme dans une nouvelle relation.

Sur l’appli de rencontre Hinge, l’une des accroches suggérées aux utilisateurs consiste à dévoiler trois anecdotes personnelles, deux vraies, une fausse. Voici les miennes : j’ai rejoint une secte à l’adolescence, je me suis fiancée à un homme à peine deux mois après notre rencontre et j’ai fait un AVC à 44 ans, après avoir mis fin à dix-neuf années de mariage.

Seul bémol, les trois sont vraies.

Je suis entrée dans cette secte car je ne savais pas qui j’étais. Puis je me suis précipitée dans les bras de mon mari car j’étais toujours aussi perdue. C’était ma première véritable relation et je n’en ai pas connu d’autre depuis – ce manque d’expérience a longtemps été une source de gêne pour moi. Le mariage ne m’a pas rendue heureuse, mais je n’aime pas l’avouer car ce constat me paraît injuste vis-à-vis de toutes les belles choses qui en ont découlé, en particulier mes trois enfants.

Une vie labyrinthe

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À la fin du Magicien d’Oz, Glinda, la gentille sorcière, explique à Dorothée qu’elle a toujours eu le pouvoir en elle. J’ai longtemps détesté cette réplique – même si j’ai appris à l’apprécier depuis. Je ne comprenais pas quel pouvoir je pouvais bien détenir. Et même si quelqu’un me l’avait expliqué, je ne l’aurais pas cru.

Juste avant l’implosion de mon mariage, j’ai rencontré un homme avec qui s’est nouée une sorte de connexion immédiate. Nous sommes devenus amis. Je me sentais pleinement en sécurité à ses côtés. Je savais que rien ne pourrait me faire baisser dans son estime.

Notre amitié est le fil d’Ariane qui m’a sauvée du labyrinthe de ma vie. Mais il a bien fallu finir par se rendre à l’évidence : nous étions attirés l’un par l’autre. Hélas, nous étions tous deux mariés, et fidèles. Alors nous avons pris nos distances, à contrecœur. Nous n’avons jamais partagé la moindre étreinte, pourtant, cette histoire a bouleversé nos vies.

Après mon AVC, j’ai été hospitalisée pendant une semaine. Ma main et mon bras étaient rendus noirs par les innombrables prises de sang, et j’avais du mal à me déplacer. J’étais au comble du désespoir, jusqu’à ce que je reçoive un SMS de cet homme. Ensemble, nous avons tenté d’analyser la situation.

“C’est comme si tu habitais la part de moi-même où je me retire quand j’ai besoin d’être seul”, m’écrivait-il.

Il craignait de tomber dans les clichés, se méfiait des fantasmes. Il avait plusieurs relations passionnées et un divorce à son actif, alors que je n’avais connu que mon mari. J’ai répondu que j’avais l’impression d’être passée à côté de ma vie.

“Tu as mis tes envies de côté pour te consacrer à tes enfants, m’a-t-il rétorqué. Tu n’as rien raté, tu as donné.” D’après lui, je devais désormais penser un peu plus à moi. Mais il était lui-même incapable d’appliquer son propre conseil, et il le savait, alors nous nous sommes à nouveau dit adieu, pour de bon cette fois-ci. Le deuil de cette relation a été plus douloureux que celui de mon mariage.

Redonner une chance à l’amour ?

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Il m’a fallu un an et demi pour accepter de rencontrer de nouveaux hommes. Le premier m’a accueilli avec des bougies et une playlist romantiqu

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Author: David Watson

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Name: David Watson

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