Entre la Chine et les États-Unis, la hache de guerre n’a jamais été enterrée. La guerre commerciale commencée par les deux superpuissances en 2018 a changé de visage un an plus tard. Depuis 2019, les analystes ont renommé cet antagonisme sino-américain en « guerre technologique ». Cela se concrétisait d’abord par un décret interdisant les technologies chinoises destinées à équiper les entreprises américaines de la 5G. Des paquets de sanctions ont également suivi cette restriction. Malheureusement, cela a créé un effet boomerang. Des géants électroniques spécialisés dans les puces de mining de bitcoin comme Intel et Nvidia son dans le rouge.

Nvidia et Intel abandonnent le mining de bitcoins

Nvidia, qui se partageaient le marché des puces destinées au minage de bitcoins avec Bitmain et MicroBT, a dû jeter l’éponge après constat d’une baisse de ventes au premier trimestre 2022.

Dans un article paru sur TechCrunch en septembre 2022, nous avons appris que le fabricant de puces d’Intelligence artificielle Nvidia aurait perdu jusqu’à 400 millions de dollars au troisième trimestre de l’année 2022 en raison des nouvelles restrictions à l’exportation de ses composants électroniques vers la Chine. Notons au passage que les puces d’IA représentaient 26 % de ses revenus en 2021.

Les mêmes contrôles d’exportation ont également obligé Nvidia à suspendre ses ventes de puces A100 et H100 vers la Russie. Cette dernière s’arroge en ce moment du statut de nouveau poids lourd dans le minage de BTC. Whashington n’a qu’un seul objectif : priver les Russes de circuits intégrés. De la sorte, ils ne pourront plus renforcer leur puissance militaire et pourquoi pas perdre leur guerre contre l’Ukraine.

L’arrêt définitif de la production de certaines cartes Nvidia destinées au mining de bitcoin a été annoncé début 2023. Et pourtant, ses cartes graphiques de minage bitcoin Nvidia GeForce RTX 4090, RTX 4080, CMP 170HX épatent les mineurs. Toutes affichent en effet de meilleures performances de mining crypto exceptionnelles. Découvrez dans cet article d’amples détails concernant l’extraction de bitcoins.

Également, Intel, qui a récemment débarqué sur le marché des puces de mining de bitcoin, va mettre une croix sur son aventure. Des problèmes de réglementation floue et de coûts l’auraient poussé à refuser toute commande de Blockscale dès ce 20 octobre. La fin des expéditions de puces de minage de BTC est fixée pour le 20 avril 2024.

« Alors que nous accordons la priorité à nos investissements dans IDM 2.0, nous avons mis fin à la durée de vie des ASICS Intel Blockscale série 1000 tout en continuant à soutenir nos clients Blockscale », peut-on lire dans les colonnes de Reuters.

Les États-Unis victimes leurs multiples agressions contre la Chine

Le 7 octobre dernier, le South China Morning Post a fait mention d’une nouvelle série de sanctions américaines infligées à 42 entreprises chinoises. Les États-Unis, par le biais de son ministère du Commerce, pensent que cette initiative mettrait définitivement fin à des pratiques récurrentes d’importation de circuits intégrés d’origine américaine en Russie. Ainsi pourvu, le pays de Vladimir Poutine pourrait optimiser ses systèmes de guidage de précision de missiles et de drones.

« Peu importe à quel point la piste peut être compliquée ou le nombre de mains qui passent, si des articles d’origine américaine parviennent à l’armée russe, nous travaillerons sans relâche pour l’arrêter », a précisé Alan Estevez, sous-secrétaire à l’industrie et à la sécurité.

Or, sanctionner la Chine de la sorte ne fait que nourrir l’ambition d’autosuffisance en matière de puces du Parti Communiste Chinois. Son plan « Made in China 2025 » vise en effet une émancipation à hauteur de 70 % des approvisionnements en circuits intégrés. La thèse d’une suprématie technologie de l’Empire du Milieu n’est pas à écarter dans un avenir proche.

En même temps, les fournisseurs de puces électroniques américains se trouvent dans une situation difficile. Vers quel pays acheminer les stocks de Nvidia, Intel, Micron Technology et consorts ? Les embargos ne feront que renforcer la position des autres fabricants de semi-conducteurs. Parmi eux figurent le Taiwan, la Corée du Sud, voire la Chine.

Nous conviendrons néanmoins de citer les efforts de Nvidia et d’Intel Corp de contourner les restrictions américaines à l’exportation. Grâce à leurs puces d’IA GPU A100 et Gaudi2, pour le moment hors de la liste noire des États-Unis, ces deux géants espèrent combler le vide laissé par les restrictions précédentes.

Est-ce la raison qui a poussé Tether à développer Moria, sa plateforme de mining de bitcoin à base d’Intelligence artificielle ?

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